La découverte des grès japonais et, plus particulièrement des Chawan, bols à thé, est à la base du renouveau de la céramique à la fin du XIXe siècle en Europe. Celle-ci a été un réel choc pour les artistes car son esthétique de « l'imperfection » est à l'opposé de la céramique européenne de l'époque. Elle a permis aux céramistes français puis belges de se libérer des conventions historicistes. Le caractère artisanal et unique de ses objets d'art était en accord avec les fondements de l'Art nouveau et un moyen de s'opposer à l'art industriel.

Les artistes français tels que E. Chaplet, J. Carriès, A. Dalpayrat ont ouvert la voie. Leurs recherches les ont menés à expérimenter les émaux et les formes, à l'exemple des maîtres-potiers japonais. Leurs œuvres ont notamment été exposées aux Expositions universelles, au Cercle des XX et au salon de La Libre Esthétique à Bruxelles.

Les artistes belges comme A. W. Finch, O. Coppens et A. Craco se lancent dans la céramique sous l'influence des idées Arts and Crafts. Ils trouvent dans l'œuvre des céramistes français et japonais un exemple à suivre. Leurs techniques et leurs conceptions esthétiques sont à la fois personnelles et d'un esprit proche des Chawan.

Le Musée des Arts appliqués à Budapest présente « Muguets surgis d'une roche nue ». Styliciens hongrois de meubles Art nouveau, une exposition portant sur le mobilier Art nouveau (1896-1914) qui commence avec l'Art nouveau hongrois et comprend les plus importants styliciens du style Ödön Lechner. Ses dessins pour les meubles originaux du musée sont exposés, ainsi que les fauteuils conçus par Marcell Komor pour l'hôtel de ville de Subotica et de magnifiques dessins de meubles exécutés par Ödön Faragó pour la galerie de la reine Elisabeth au château de Buda.

De nombreux styliciens Art nouveau hongrois étaient en accord avec les tendances internationales du nouveau style et les œuvres de Frigyes Spiegel, Pál Horti, József Rippl-Rónai ou de maîtres hongrois inconnus montrent des influences de l'Art Nouveau français, du Jugendstil allemand, de la Sécession viennoise et des Arts & Crafts britanniques. Le musée commémore également l'Atelier Gödöll? Arts & Crafts, avec ses principales figures et disciples - Ede Toroczkai Wigand, Aladár Körösf?i Kriesch, Béla Pálinkás ou Károly Kós - qui s'étaient engagés à trouver une "source pure", qu'ils découvrirent dans l'art populaire, ce qui explique pourquoi un style national apparut plus fidèlement dans leurs œuvres que dans celles de Lechner.

L'exposition s'achève sur les précurseurs des tendances qui voient le jour entre les deux guerres mondiales, avec les styliciens Art nouveau tardifs qui précédèrent l'Art Déco et d'autres mouvements modernes, où se détache le travail de Béla Lajta, qui dessina les meubles pour le magasin de musique Bard dans le style Art nouveau hongrois, les chaises pour l'Institut des non-voyants, où il utilisa des formes de l'art populaire hongrois et l'École de Commerce de la rue Vas dans son propre style qui allait déjà dans le sens de l'Art Déco. Des pièces de Lajos Kozma, József Vágó, Miklós Menyhért ou Dénes Györgyi montrent aussi les traits caractéristiques de l'Art nouveau tardif.

L'exposition inclut environ 100 pièces de mobilier de musées hongrois et étrangers, ainsi que 120 photos, plans et dessins d'archives.

L'œuvre sociale de la Caixa Catalunya transportera le visiteur à l'une des époques les plus fertiles de la culture et de l'art de la Barcelone de la fin du XIXe siècle, alors que la ville était la scène privilégiée du Modernisme.

L'exposition présente 90 œuvres d'artistes du Modernisme catalan, tels que Gaudí, Domènech i Muntaner, Josep Llimona, Eusebi Arnau, Pablo Gargallo, Santiago Rusiñol, Ramón Casas, Isidre Nonell, Joaquim Mir, Miquel Utrillo, Josep Clarà, Alexandre de Riquer, Lluís Masriera, entre autres. Les œuvres, des peintures, des sculptures, du mobilier et des objets d'arts décoratifs, proviennent toutes du fonds du Museu Nacional d'Art de Catalunya.

Les dernières recherches menées à bien par l'Institut Mathildenhöhe de Darmstadt résultent d'une grande rétrospective sur l'œuvre de Joseph Maria Olbrich qui sera inaugurée à Darmstadt au début février 2010. L'exposition, intitulée Joseph Maria Olbrich 1867-1908, Architecte et créateur de la première modernité, a pour conservateur le Dr. Regina Stephan, professeure d'histoire de l'architecture à l'Université des sciences appliquées de Mainz, en collaboration avec le Musée Leopold de Vienne.

Les experts de l'œuvre d'Olbrich considèrent qu'il est le grand modernisateur du monde et des styles de vie, mais sa mort prématurée et la destruction de beaucoup de ses œuvres pendant la seconde guerre mondiale expliquent pourquoi sa production n'a peut-être pas eu le même impact au niveau international que celle d'autres artistes de son époque, comme Henry van de Velde, Josef Hoffmann or Peter Behrens. C'est pourquoi les instigateurs de l'exposition et du catalogue cherchent à fournir au public en général des informations sur l'importance du legs artistique de Joseph Maria Olbrich aux alentours de 1900, à Darmstadt et dans d'autres villes comme Vienne ou en Rhénanie.

Cette grande rétrospective a été rendue possible grâce aux dernières recherches qui ont été menées à bien sur ce grand architecte et designer, surgies de l'intérêt créé pendant les conférences internationales organisées par Mathildenhöhe-Darmstadt à l'occasion du centenaire de la mort de J. M. Olbrich (voir coupDefouet nº 11).  L'exposition comprend des reconstructions des projets d'Olbrich grâce à des esquisses originales, des modèles, des photographies historiques et de nombreux objets de différents domaines comme le design, les meubles, les arts textiles et l'artisanat.

L'exposition, ouverte au public du 7 février au 24 mai 2010 à l'Institut Mathildenhöhe de Darmstadt, comprend des journées pour les familles du 20 au 25 avril, avec un itinéraire de jeux spéciaux pour les enfants le 25 avril.

L'Art Nouveau se présente à juste titre comme une rupture avec les styles du passé en vue de promouvoir un cadre de vie "moderne" fondé sur le renouvellement des formes et décors. Du point de vue de la réalisation en revanche, et cela en dépit de ses aspirations sociales, il s'inscrit dans la tradition de recherches techniques souvent onéreuses qui firent le renom des industries de luxe françaises tout au long du XIXe siècle jusque dans les premières années du XXe.

Les objets ainsi que les dessins préparatoires présentés dans cette exposition témoignent du raffinement de l'art de vivre atteint durant cette période par les manufactures et les créateurs français.